Date de création : 09.11.2009
Dernière mise à jour :
13.01.2017
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Ce beau gâteau, qui a la forme d'une bûche et que l'on mange surtout dans le temps des Fêtes, a pour origine une vraie bûche. Il faut dire que, au Moyen Âge, le foyer des maisons européennes était un endroit privilégié puisqu'il procurait le confort, la chaleur et qu'il servait à la cuisson des aliments.
À Noël, la coutume voulait qu'on fasse brûler une grosse bûche, si grosse qu'on lui laissait parfois ses racines. On la mettait au feu en récitant des prières. En la regardant se consumer, on pouvait faire des prédictions sur le nombre de poulets qui allaient naître pendant l'année ou sur les mariages à venir, selon le nombre d'étincelles qu'elle produisait.
On laissait généralement la bûche se consumer pendant trois jours, 6 jours (jusqu'au Nouvel An) ou 12 jours (jusqu'à l'Épiphanie).
On gardait ensuite précieusement la cendre à cause des vertus protectrices qu'on lui prêtait: elle préservait la maison de la maladie, de la foudre, des accidents et des pucerons; elle éloignait les renards, faisait fructifier les récoltes. Avec le temps, les maisons se sont modernisées, les foyers se sont faits de plus en plus discrets, et, par la force des choses, les bûches sont devenues symboliques, prenant la forme des gâteaux que l'on connaît aujourd'hui.
Depuis 1870, la bûche de Noël est un délicieux gâteau fourré de crème au beurre.
C'est à saint Nicolas qu'il faut attribuer cette tradition.
Selon la légende, celui-ci serait allé à la maison de trois jeunes femmes très pauvres pendant la nuit de Noël et aurait laissé tomber des pièces de monnaie dans la cheminée.
Or, les trois jeunes femmes avaient justement lavé leurs bas et les
avaient suspendus à la cheminée pour qu'ils sèchent plus rapidement.
Ce n'est que le lendemain qu'elles découvrirent les pièces qui avaient glissé dans leurs bas.
La nouvelle s'est répandue comme une traînée de poudre et, dès l'année suivante,
les gens commencèrent à accrocher des bas à la cheminée, espérant que saint Nicolas viendrait les remplir de pièces.
Cette tradition vient d'Allemagne et s'est ensuite répandue dans les pays scandinaves avant de gagner l'Amérique du Nord et une bonne partie de l'Europe. Au début, on les suspendait au plafond, tel un luminaire, ou, on les déposait sur une table. À l'origine, la couronne était formée de branchages et portait quatre bougies, une pour chaque semaine de l'Avent; elle est composée de branches de sapin, de laurier, de houx, de pommes de pin et de rubans de couleur, elle n'était pas considérée seulement comme un ornement.
Au cours de la première semaine, on en allumait une, deux la deuxième semaine et ainsi de suite.
Cette tradition est encore vivante de nos jours.
Tandis que pour certains sa forme ronde évoque la couronne d'épines que portait Jésus sur la croix, pour d'autres elle est plutôt le symbole du temps qui ne s'arrêtera jamais.
En Angleterre, une couronne accrochée à la porte d'un domicile est signe d'hospitalité. Elle évoque l'accueil chaleureux que recevront ceux qui en franchiront le seuil.
Chaque fois, on ne laissait brûler les bougies que quelques minutes pour ne pas mettre le feu à la couronne.
Aujourd'hui, les couronnes de Noël sont populaires; on les voit souvent comme décorations
dans les fenêtres ou sur les portes des maisons. Les bougies de cire ont été remplacées
par des bougies électrique et, souvent, ce sont des couronnes artificielles.
Autrefois, on fixait les bougies aux branches du sapin tant bien que mal, avec de la cire ou des épingles, mais c'était plus ou moins sécurisant! Vers la fin du X1Xe siècle, on a vu apparaître de petites lanternes et des bougeoirs à pince, ce qui a facilité l'installation des bougies.
Au début du XXe siècle, on a ajouté des globes de verre pour abriter la flamme et l'isoler des aiguilles, si facilement inflammables. C'est sans doute en raison du haut risque d'incendie qu'on ne décorait l'arbre que la veille de Noël, et ce, jusqu'à ce qu'on adopte l'éclairage électrique !
Les bougies appartiennent au rituel de Noël depuis fort longtemps. Selon les régions du monde, leur signification varie.
Parmi les décorations du temps des fêtes, la bougie de Noël s'impose par son caractère solennel. Symbole de lumière et de paix, elle est souvent offerte en cadeau, magnifiquement parée de couleurs et de sculptures.
À Marseille, les trois bougies sur la table représentent la Sainte Trinité.
En Angleterre, la longue bougie rouge décorée de houx a remplacé la bûche, et il existait même un rituel pour l'allumer. Cependant, si elle devait cesser de brûler la journée de Noël, c'était un bien mauvais signe.
En Irlande, on place des bougies sur le rebord des fenêtres pour guider les Rois mages.
Au Danemark, on allume deux bougies, qui représentent le père et la mère; la première à s'éteindre désigne celui qui mourra en premier.
Lorsque deux amoureux s'embrassent sous une feuille de gui dans le temps des Fêtes, on dit que cela ne pourra que leur être bénéfique, et doivent en théorie se marier ou partager une vie de couple longue et heureuse !
Cela vient probablement du fait qu'anciennement les druides considéraient le gui comme une plante sacrée, qu'ils appelaient d'ailleurs " rameau d'or ", qu'ils étaient les seuls à pouvoir cueillir.
On lui attribuait, entre autres pouvoirs, celui de guérir la maladie et la stérilité.
Le gui symbolise la paix, la santé et le bonheur.
On disait que des ennemis qui se rencontraient sous une branche de gui jetaient les armes, se saluaient et faisaient la trêve jusqu'au lendemain.
Mais, dans certaines régions d'Europe, la tradition du baiser sous la branche de gui doit s'accompagner de certaines précautions. En effet, quand des amoureux se sont embrassés sous une branche de gui, ils doivent la faire brûler la douzième nuit suivante, sinon ils se querelleront avant la fin de l'année.
L'arbre de Noël regroupe plusieurs symboles montrant les richesses que nous offre la nature : la lumière, les anges, les fruits des vergers, des champs, de la forêt et de la mer. L'étoile qui brille à son faîte annonce la fin du voyage, le havre de paix.
Au XIe siècle, on présentait des scènes appelées Mystères, dont celle du Paradis fort populaire durant l'Avent. Garni de pommes rouges, un sapin symbolisait alors l'arbre du Paradis. Au cours du XVe siècle, les fidèles commencèrent à l'installer dans leurs maisons, le 24 décembre, jour de la fête d'Adam et Ève.
Toutefois, le premier arbre de Noël tel que nous le connaissons, mais sans lumières encore, serait apparu en Alsace en 1521. Il fut ensuite introduit en France par la princesse Hélène de Mecklembourg qui l'apporta à Paris en 1837, après son mariage avec le duc d'Orléans. Au XVIIIe siècle, la coutume du sapin décoré était déjà bien implantée en Allemagne, en France et en Autriche.
En 1841, le prince Albert (originaire d'Allemagne), époux de la reine Victoria, fit dresser un arbre de Noël au château de Windsor, en Angleterre. De la cour, la mode du sapin de Noël se répandit rapidement chez la bourgeoisie et se propagea ensuite chez les gens du peuple. À l'époque victorienne, un beau sapin de Noël devait avoir six hauteurs de branches et être posé sur une table recouverte d'une nappe de damas blanc. On le parait de guirlandes, de bonbonnières et de fleurs en papier.
Son introduction au Canada se fit vers la fin du XVIIIe siècle, avant même qu'il ne devienne une pratique courante en Angleterre. Les divers éléments servant à son ornementation furent d'abord conçus à la maison, avant d'être produits en industrie. Au milieu du XVIIe siècle, l'illumination du sapin se faisait au moyen de petites bougies. Elles seront remplacées, au début du XXe siècle, par des ampoules électriques. D'autres variantes, tels les sapins extérieurs et artificiels, apparaîtront au tournant du XXe siècle.
C'est en Amérique qu'il faut aller chercher les origines historiques. Il y a trois dates à retenir.
D'abord 1809 : l'écrivain Washington Irving parle pour la première fois des déplacements aériens de Saint-Nicolas pour la traditionnelle distribution des cadeaux.
Ensuite 1821: un certain Clément Clarke Moore écrivit un conte de NOËL pour ses enfants dans lequel le Père Noël apparaît dans son traîneau tiré par huit rennes.
C'est à la presse américaine que revient le mérite d'avoir réuni en un seul et même être les diverses personnifications dispensatrices de cadeaux. L'événement qui contribua certainement le plus à l'unification de ces personnages fut sans aucun doute la publication du fameux poème de Clement Clarke Moore. Intitulé "A Visit From St. Nicholas", ce poème fut publié pour la première fois dans le journal Sentinel, de New York, le 23 décembre 1823. Repris les années suivantes par plusieurs grands quotidiens américains, ce récit fut ensuite traduit en plusieurs langues et diffusé dans le monde entier.
En 1860, Thomas Nast, illustrateur et caricaturiste à l'emploi du journal new-yorkais Harper's Illustrated Weekly, revêt Santa-Claus d'un costume rouge, garni de fourrure blanche et rehaussé d'un large ceinturon de cuir. Pendant près de 30 ans, Nast illustra au moyen de centaines de dessins tous les aspects de la légende de Santa Claus connu chez les francophones comme étant le père Noël.
En 1885, Nast établissait la résidence officielle du père Noël au pôle Nord au moyen d'un dessin illustrant deux enfants regardant, sur une carte de monde, le tracé de son parcours depuis le pôle Nord jusqu'aux États-Unis. L'année suivante, l'écrivain américain George P. Webster reprenait cette idée et précisait que sa manufacture de jouets et "sa demeure, pendant les longs mois d'été, est cachée dans la glace et la neige du pôle Nord".
En 1931, le père Noël prit finalement une toute nouvelle allure dans une image publicitaire, diffusée par la compagnie Coca-Cola. Grâce au talent artistique de Haddon Sundblom, le père Noël avait désormais une stature humaine (le rendant ainsi plus convaincant et nettement plus accessible), un ventre rebondissant, une figurine sympathique, un air jovial et une attitude débonnaire.
Le docteur Bonenfant cherchait dans sa mémoire, répétant à mi-voix : " Un souvenir de Noël ?... Un souvenir de Noël ?... "
Et tout à coup, il s'écria :
- Mais si, j'en ai un, et un bien étrange encore ; c'est une histoire fantastique. J'ai vu un miracle ! Oui, mesdames, un miracle, la nuit de Noël.
Cela vous étonne de m'entendre parler ainsi, moi qui ne crois guère à rien. Et pourtant j'ai vu un miracle ! Je l'ai vu, fis-je, vu, de mes propres yeux vu, ce qui s'appelle vu.
En ai-je été fort surpris ? non pas ; car si je ne crois point à vos croyances, je crois à la foi, et je sais qu'elle transporte les montagnes. Je pourrais citer bien des exemples ; mais je vous indignerais et je m'exposerais aussi à amoindrir l'effet de mon histoire.
Je vous avouerai d'abord que si je n'ai pas été fort convaincu et converti par ce que j'ai vu, j'ai été du moins fort ému, et je vais tâcher de vous dire la chose naïvement, comme si j'avais une crédulité d'Auvergnat. J'étais alors médecin de campagne, habitant le bourg de Rolleville, en pleine Normandie. L'hiver, cette année-là, fut terrible. Dès la fin de novembre, les neiges arrivèrent après une semaine de gelées. On voyait de loin les gros nuages venir du nord ; et la blanche descente des flocons commença. En une nuit, toute la plaine fut ensevelie.
Les fermes, isolées dans leurs cours carrées, derrière leurs rideaux de grands arbres poudrés de frimas, semblaient s'endormir sous l'accumulation de cette mousse épaisse et légère. Aucun bruit ne traversait plus la campagne immobile. Seuls les corbeaux, par bandes, décrivaient de longs festons dans le ciel, cherchant leur vie inutilement, s'abattant tous ensemble sur les champs livides et piquant la neige de leurs grands becs. On n'entendait rien que le glissement vague et continu de cette poussière tombant toujours.
Cela dura huit jours pleins, puis l'avalanche s'arrêta. Là terre avait sur le dos un manteau épais de cinq pieds. Et, pendant trois semaines ensuite, un ciel clair, comme un cristal bleu le jour, et, la nuit, tout semé d'étoiles qu'on aurait crues de givre, tant le vaste espace était rigoureux, s'étendit sur la nappe unie, dure et luisante des neiges.
La plaine, les haies, les ormes des clôtures, tout semblait mort, tué par le froid. Ni hommes ni bêtes ne sortaient plus : seules les cheminées des chaumières en chemise blanche révélaient la vie cachée, par les minces filets de fumée qui montaient droit dans l'air glacial.
De temps en temps on entendait craquer les arbres, comme si leurs membres de bois se fussent brisés sous l'écorce ; et, parfois, une grosse branche se détachait et tombait, l'invincible gelée pétrifiant la sève et cassant les fibres.
Les habitations semées çà et là par les champs semblaient éloignées de cent lieues les unes des autres. On vivait comme on pouvait. Seul, j'essayais d'aller voir mes clients les plus proches, m'exposant sans cesse à rester enseveli dans quelque creux.
Je m'aperçus bientôt qu'une terreur mystérieuse planait sur le pays. Un tel fléau, pensait-on, n'était point naturel. On prétendit qu'on entendait des voix la nuit, des sifflements aigus, des cris qui passaient.
Ces cris et ces sifflements venaient sans aucun doute des oiseaux émigrants qui voyagent au crépuscule, et qui fuyaient en masse vers le sud. Mais allez donc faire entendre raison à des gens affolés. Une épouvante envahissait les esprits et on s'attendait à un événement extraordinaire.
La forge du père Vatinel était située au bout du hameau d'Epivent, sur la grande route, maintenant invisible et déserte. Or, comme les gens manquaient de pain, le forgeron résolut d'aller jusqu'au village. Il resta quelques heures à causer dans les six maisons qui forment le centre du pays, prit son pain et des nouvelles, et un peu de cette peur épandue sur la campagne. Et il se mit en route avant la nuit.
Tout à coup, en longeant une haie, il crut voir un oeuf dans la neige ; oui, un oeuf déposé là, tout blanc comme le reste du monde. Il se pencha, c'était un oeuf en effet. D'où venait-il ? Quelle poule avait pu sortir du poulailler et venir pondre en cet endroit ? Le forgeron s'étonna, ne comprit pas ; mais il ramassa l'oeuf et le porta à sa femme.
- Tiens, la maîtresse, v'là un oeuf que j'ai trouvé sur la route !
La femme hocha la tête :
- Un oeuf sur la route ? Par ce temps-ci, t'es soûl, bien sûr ?
- Mais non, la maîtresse, même qu'il était au pied d'une haie, et encore chaud, pas gelé. Le v'là, j'me l'ai mis sur l'estomac pour qui n'refroidisse pas. Tu le mangeras pour ton dîner.
L'oeuf fut glissé dans la marmite où mijotait la soupe, et le forgeron se mit à raconter ce qu'on disait par la contrée. La femme écoutait toute pâle. "Pour sûr que j'ai entendu des sifflets l'autre nuit, même qu'ils semblaient v'nir de la cheminée."
On se mit à table, on mangea la soupe d'abord, puis, pendant que le mari étendait du beurre sur son pain, la femme prit l'oeuf et l'examina d'un oeil méfiant.
- Si y avait quelque chose dans c't'oeuf ?
- Qué que tu veux qu'y ait ?
- J'sais ti, mé ?
- Allons, mange-le, et fais pas la bête.
Elle ouvrit l'oeuf. Il était comme tous les oeufs, et bien frais. Elle se mit à le manger en hésitant, le goûtant, le laissant, le reprenant. Le mari disait : " Eh bien ! qué goût qu'il a, c't'oeuf ? "
Elle ne répondit pas et elle acheva de l'avaler ; puis, soudain, elle planta sur son homme des yeux fixes, hagards, alliolés, leva les bras, les tordit et, convulsée de la tête aux pieds, roula par terre, en poussant des cris horribles.
Toute la nuit elle se débattit en des spasmes épouvantables, secouée de tremblements effrayants, déformée par de hideuses convulsions. Le forgeron, impuissant à la tenir, fut obligé de la lier. Et elle hurlait sans repos, d'une voix infatigable :
- J'l'ai dans l'corps ! J'l'ai dans l'corps !
Je fus appelé le lendemain. J'ordonnai tous les calmants connus sans obtenir le moindre résultat. Elle était folle. Alors, avec une incroyable rapidité, malgré l'obstacle des hautes neiges, la nouvelle, une nouvelle étrange, courut de ferme en ferme : " La femme du forgeron qu'est possédée ! " Et on venait de partout, sans oser pénétrer dans la maison ; on écoutait de loin ses cris affreux poussés d'une voix si forte qu'on ne les aurait pas crus d'une créature humaine.
Le curé du village fut prévenu. C'était un vieux prêtre naïf. Il accourut en surplis comme pour administrer un mourant et il prononça, en étendant les mains, les formules d'exorcisme, pendant que quatre hommes maintenaient sur un lit la femme écumante et tordue. Mais l'esprit ne fut point chassé. Et la Noël arriva sans que le temps eût changé.
La veille au matin, le prêtre vint me trouver :
- J'ai envie, dit-il, de faire assister à l'office de cette nuit cette malheureuse. Peut-être Dieu fera-t-il un miracle en sa faveur, à l'heure même où il naquit d'une femme.
Je répondis au curé :
- Je vous approuve absolument, monsieur l'abbé. Si elle a l'esprit frappé par la cérémonie (et rien n'est plus propice à l'émouvoir), elle peut être sauvée sans autre remède.
Le vieux prêtre murmura :
- Vous n'êtes pas croyant, docteur, mais aidez-moi, n'est-ce pas ? Vous vous chargez de l'amener ?
Et je lui promis mon aide. Le soir vint, puis la nuit ; et la cloche de l'église se mit à sonner, jetant sa voix plaintive à travers l'espace morne, sur l'étendue blanche et glacée des neiges. Des êtres noirs s'en venaient lentement, par groupes, dociles au cri d'airain du clocher. La pleine lune éclairait d'une lueur vive et blafarde tout l'horizon, rendait plus visible la pâle désolation des champs. J'avais pris quatre hommes robustes et je me rendis à la forge.
La possédée hurlait toujours, attachée à sa couche. On la vêtit proprement malgré sa résistance éperdue, et on l'emporta. L'église était maintenant pleine de monde, illuminée et froide ; les chantres poussaient leurs notes monotones ; le serpent ronflait ; la petite sonnette de l'enfant de choeur tintait, réglant les mouvements des fidèles. J'enfermai la femme et ses gardiens dans la cuisine du presbytère, et j'attendis le moment que je croyais favorable.
Je choisis l'instant qui suit la communion. Tous les paysans, hommes et femmes, avaient reçu leur Dieu pour fléchir sa rigueur. Un grand silence planait pendant que le prêtre achevait le mystère divin. Sur mon ordre, la porte fut ouverte et les quatre aides apportèrent la folle.
Dès qu'elle aperçut les lumières, la foule à genoux, le choeur en feu et le tabernacle doré, elle se débattit d'une telle vigueur, qu'elle faillit nous échapper, et elle poussa des clameurs si aiguës qu'un frisson d'épouvante passa dans l'église ; toutes les têtes se relevèrent ; des gens s'enfuirent. Elle n'avait plus la forme d'une femme, crispée et tordue en nos mains, le visage contourné, les yeux fous. On la traîna jusqu'aux marches du choeur et puis on la tint fortement accroupie à terre.
Le prêtre s'était levé ; il attendait. Dès qu'il la vit arrêtée, il prit en ses mains l'ostensoir ceint de rayons d'or, avec l'hostie blanche au milieu, et, s'avançant de quelques pas, il l'éleva de ses deux bras tendus au-dessus de sa tête, le présentant aux regards effarés de la démoniaque. Elle hurlait toujours, l'oeil fixé, tendu sur cet objet rayonnant. Et le prêtre demeurait tellement immobile qu'on l'aurait pris pour une statue. Et cela dura longtemps, longtemps.
La femme semblait saisie de peur, fascinée ; elle contemplait fixement l'ostensoir, secouée encore de tremblements terribles, mais passagers, et criant toujours, mais d'une voix moins déchirante. Et cela dura encore longtemps.
On eût dit qu'elle ne pouvait plus baisser les yeux, qu'ils étaient rivés sur l'hostie ; elle ne faisait plus que gémir ; et son corps raidi s'amollissait, s'affaissait.
Toute la foule était prosternée, le front par terre. La possédée maintenant baissait rapidement les paupières, puis les relevait aussitôt, comme impuissante à supporter la vue de son Dieu. Elle s'était tue. Et puis soudain, je m'aperçus que ses yeux demeuraient clos. Elle dormait du sommeil des somnambules, hypnotisée, pardon ! vaincue par la contemplation persistante de l'ostensoir aux rayons d'or, terrassée par le Christ victorieux.
On l'emporta, inerte, pendant que le prêtre remontait vers l'autel. L'assistance, bouleversée, entonna le Te Deum d'action de grâces. Et la femme du forgeron dormit quarante heures de suite, puis se réveilla sans aucun souvenir de la possession ni de la délivrance. Voilà, mesdames, le miracle que j'ai vu.
Le docteur Bonenfant se tut, puis ajouta d'une voix contrariée : " Je n'ai pu refuser de l'attester par écrit. "
Il était une fois un petit garçon qui s'appelait Marco-Nicolas. Comme Noël s'approchait, il écrivit une lettre au Père Noël pour lui prier de l'aider à sauver sa maman prisonnière d'un magicien. Il lui demandait une paire de skis et des milliers de boules de neige.
Quand le Père Noël reçut la lettre, il se gratta la barbe : "Pourquoi le petit Marco-Nicolas a besoin d'une paire de skis puisqu'il n'y a pas de neige en Suisse ?!" (Effectivement, en ce temps-là, la neige ne tombait pas en Suisse...) Le Père Noël décida de l'aider et se prépara pour son voyage en Suisse.
Arrivé au-dessus de la maison du petit Marco-Nicolas, il vit que celui-ci était déjà prêt pour le voyage au Cervin.
Quand ils arrivèrent au-dessus de la montagne suisse la plus célèbre, le Père Noël lui dit que le château du magicien devait être tout au sommet de la montagne. Mais le petit Marco-Nicolas était si malin qu'il savait que ce serait trop facile. Alors ils firent le tour de la montagne grâce au traîneau du Père Noël et virent une cabane toute noire au milieu de la forêt... Ils atterrirent et découvrirent un passage secret.
Comme il faisait nuit, il était difficile d'y voir clair. C'est alors que le Père Noël attrapa la lune grâce à son lasso magique. La lune leur servira de lanterne ! Ils empruntèrent le passage secret qui les mena jusqu'à une porte sans poignée. Le petit Marco-Nicolas essaya d'appeler sa maman en murmurant. Celle-ci lui répondit : "Aidez-moi !". Le Père Noël fit appel à ses rennes qui défoncèrent la porte avec leurs bois.
Mais quelle surprise ! Un ogre cyclope avait imité la voix de la maman de Marco-Nicolas ! Il fallait s'en débarrasser au plus vite. Le Père Noël lui dit : "Regarde dans ma hotte, j'ai là plein de lard et de fromage rien que pour toi !" L'ogre cyclope attiré par les cadeaux du Père Noël s'en approcha de trop près. Juste derrière lui, le petit Marco-Nicolas le fit trébucher et tomber dans la hotte sans fond.
Mais où était donc la maman de Marco-Nicolas ? Le Père Noël se posa contre le mur pour réfléchir. Soudain, le mur se mit à bouger et le Père Noël se retrouva de l'autre côté du mur. Marco-Nicolas et la lune comprirent que le Père Noël avait découvert malgré lui une porte secrète. Ils l'empruntèrent à leur tour... C'est alors qu'ils se retrouvèrent tous devant un long escalier qui menait à une autre porte. Ils montèrent jusqu'à celle-ci sur la pointe des pieds. Malheur ! Deux horribles "gardes-robots" arrivèrent derrière eux. Marco-Nicolas cria au Père Noël : "Sortez les boules de neige de votre hotte et préparez-vous à bien viser !" Les boules de neige mouillèrent leur système électronique et les électrocutèrent. Les "gardes-robots" gisaient sur le sol...
"Devant cette porte sans poignée, comment pourrons-nous rentrer ?" pensait le petit Marco-Nicolas. Pendant ce temps, le Père Noël ouvrit la porte grâce à un gros coup de ventre. La porte s'envola et atterrit par chance sur la tête du magicien ! La lune en profita pour ficeler le magicien qui ne pouvait plus bouger !
Au fond de la chambre du magicien, un gros ruban adhésif sur la bouche, la maman de Marco-Nicolas était soulagée de voir son fils venu la sauver. Il lui libéra la bouche et ils se serrèrent fort dans les bras.
Heureux d'avoir retrouvé sa maman, Marco-Nicolas voulait retourner à la maison, mais avant de quitter la chambre du magicien, il se rendit compte du décor : les murs étaient tapissés d'or, des pierres précieuses remplissaient des sacs entiers et sous le lit, dans un vieux coffre en bois, ils découvrirent toutes les économies du magicien ! Ils profitèrent de remplir de ces richesses la hotte sans fond du Père Noël et s'en allèrent.
Le magicien se réveillait... Le petit Marco-Nicolas demanda au Père Noël de vider de la hotte les milliers de boules de neige sur la montagne du Cervin. Celui-ci s'exécuta et une magnifique piste de ski fut construite en moins d'un clin d'oeil ! Ils fixèrent les skis aux pieds du magicien et le firent glisser sur la piste. Ils ne le revirent plus...
Sur le chemin du retour, le petit Marco-Nicolas se souvint du trésor du magicien et chuchota aux oreilles du Père Noël : "Renversons le trésor du magicien pour que les pauvres du monde entier puissent recevoir un beau cadeau de Noël..." Le Père Noël fit alors tomber une pluie d'argent sur la terre ! Avec ce qu'il restait, il s'offrit à lui aussi un cadeau de Noël : une moto flambant neuve !
Arrivés dans leur maison, le petit Marco-Nicolas et sa maman remercièrent le Père Noël pour toute l'aide qu'il leur avait offerte à tous les deux. Avant son départ dans les airs, ils lui offrirent une photo en souvenir de cette incroyable aventure ! Jamais ils ne l'oublieraient...
Mais qu'était-il advenu du magicien ? Etait-il mort ?
Du haut de sa montagne, le magicien ayant tellement aimé sa descente à ski, décida de faire tomber la neige sur ses montagnes ! C'est depuis ce jour qu'on peut skier en Suisse...